Pulp Vision
L'association des cinéphiles de Neoma Business School Rouen
Aujourd’hui, « WTF » est devenu un terme générique employé à tort et travers. Une définition plus restreinte permet de considérer le WTF comme toute œuvre plus ou moins surréaliste pensée ou réalisée sous acide/LSD/ecstasy. Voici donc un classement non exhaustif de films totalement barrés, classés par ordre antéchronologique.
2. Tucker et dale fightent le mal (Eli Craig, 2010)
​
Comme le laisse deviner son titre ô combien subtil, Tucker & Dale est une parodie de film d’horreur. Les deux personnages éponymes du film sont deux sympathiques péquenauds venus en forêt pour jouir d’une bonne partie de pêche. Un groupe d’adolescents débarquent et là, c’est le drame : suite à un quiproquo dû à la présence d’une tronçonneuse (et beaucoup d’autres absurdités), Tucker et Dale sont pris pour deux maniaques cannibales, tandis qu’ils prennent la bande de jeunes pour une secte s’apprêtant à réaliser un suicide collectif. Les clichés sont inversés : ici, les ados sont les prédateurs tandis que les ploucs sont les proies. C’est grotesque, c’est gore, c’est WTF.
3. The human centiped (Tom Six, 2009)
​
Amis du bon goût et de la poésie, passez votre chemin : Tom Six ne badine pas avec le trash ! Mis à part un point scénaristique diablement cliché qui abêtit encore plus les deux jeunes damoiselles en détresse (aller chercher de l'aide dans une forêt lorsque sa voiture tombe en rade... En voilà une idée qu'elle est bonne !), ce film n'est pas si mauvais. Le pitch est très original (aussi vous épargnerai-je un rappel du synopsis). Certes il est complètement barré et odieusement malsain, mais à quoi vous attendiez-vous en cliquant sur un top intitulé « 10 films WTF »?
4. Poultrygeist, night of the chicken dead (Lloyd Kaufman, 2006)
​
Poultrygeist est une parodie de film de zombie, dans la lignée de Shaun of the dead. Pour le pitch : une chaîne de restauration rapide spécialisée dans le poulet décide d’implanter un fast food sur un ancien cimetière indien. La malédiction frappe les personnages, qui devront faire face à des hordes de poulets-zombies. Un film très scabreux, très gore, avec des hectolitres de sang et des effets spéciaux dignes héritiers des années 1980. A regarder avec des potes, bourrés de préférence, afin d’en apprécier toute la finesse et la subtilité…
5. Begotten (Elias Merhige, 1991)
Que dire de Begotten ? Devant ce film d'avant-garde, on s'ennuie, on est curieux, dégoûté, effrayé, on s'énerve, on s’impatiente... Dans Begotten, il n’y a ni musique, ni dialogue et la photographie est en noir et blanc saturée au maximum, si bien que l’on ne voit quasiment rien. Un film court mais il faut avoir un mental d'acier pour le regarder de bout en bout sans pause. L'absence de dialogues et de musique contraint le spectateur à écouter sa seule horloge interne, la durée d'une seconde prend un nouveau sens et le film paraît terriblement long, d’autant plus que l’histoire est très difficile à comprendre ; seul le générique de fin apporte un début de piste.
6. Délicatessen (Caro et Jeunet, 1991)
​
Délicatessen, c’est la vie d’un immeuble parisien durant la seconde guerre mondiale. Un univers sombre et poétique comprenant : un boucher qui vend de la viande humaine, un joueur de scie musicale, une voisine suicidaire et névrosée, un élevage de grenouilles, un fabricant de boîtes à meuh, des troglodistes, une histoire d’amour… le tout filmé de manière peu conventionnelle, avec une photographie dans les tons ocres, et des gros plans sur des grimaces. Le kiiiiiff.
7. Killer klowns from outer space (Stephen Chiodo, 1988)
​
Ce film réalisé avec « trois francs six sous » (comme dirait ta grand-mère) est une série B très inventive. Des extraterrestres ressemblant à des clowns embarqués dans leur vaisseaux-chapiteaux atterrissent dans une petite ville américaine et massacrent un tantinet la population à coup de gags mortels. Quant à l’héroïne, Debbie, elle se fait capturer par une joyeuse bande de clowns cannibales, héroïne que les héros Mike et Dave devront s’empresser de sauver. Voilà voilà…
8. La montagne sacrée (Alejandro Jodorowsky, 1973)
​
Ce film est un trip kaléidoscopique. Si vous êtes sujet à des crises d’épilepsie, NE LE REGARDEZ SOUS AUCUN PRETEXTE.
9. Pink flamingos (John Waters, 1972)
​
Difficile de savoir par quel bout attraper cette monstrueuse chimère du cinéma. Dans son genre, le trash, Pink Flamingos est excellent... Pour le synopsis : il s’agit d’une compétition de beaufs qui souhaitent être gratifiés de la mention "personnes les plus dégoûtantes du monde". Le film devient très rapidement gênant et choquant, mais l'absurdité du scénario (scénario comprenant une obèse dans un parc d'enfant obsédée par les œufs, des actes sexuels avec des poules, un couple qui kidnappe des autostoppeuses pour vendre leurs bébés à des couples lesbiens, une crotte de chien dans un colis..) fait qu’on bascule rapidement dans le second degré.
10. El topo (Alejandro Jodorowsky, 1970)
​
Deuxième film de Jodo et deuxième midnight movie de ce classement, El Topo est souvent cité par les cinéphiles comme étant un « western cérébral », un « rite initiatique ». Il retrace l’histoire d’un pistolero qui promet à sa belle de tuer les quatre grands maîtres du désert. El Topo est surréaliste : le sang est orange, des lapins brûlent, un homme lèche une chaussure à talon, une femme lèche un morceau de cactus, le désert se transforme en océan, un maître fabrique des sculptures géométriques en allumettes au milieu du désert… C’est aussi un film métaphysique, dans lequel on voit de nombreux symboles christiques et une relecture de l’allégorie de la caverne. Un film psychédélique qui mérite très largement son statut d’OVNI du cinéma, et qui se devait de figurer dans ce classement.
Mathilde Bert
​
1. Discopath (Renaud Gauthier, 2014)
​
Discopath est un film canadien indépendant à petit budget réalisé en 2013. L’intrigue se déroule dans les années 70 et raconte l’histoire d’un jeune New-Yorkais qui est pris de violente pulsions meurtrières lorsqu’il entend… de la musique disco, et qui va devenir malgré lui un serial killer. Bien que le scénario soit totalement loufoque, le film est traité de façon sérieuse, à la manière d’un film policier.