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Philomena et la philanthropie

La séparation, la tristesse, la rencontre, la religion, la philanthropie, le deuil… sont quelques uns des thèmes abordés dans le film Philomena. Parmi ces thèmes, il y en a un en particulier sur lequel il me semble intéressant de s’attarder : la philanthropie.

 

Philomena est une comédie-dramatique inspirée d’une histoire vraie sortie en 2013. En 1952, une jeune fille irlandaise, Philomena, tombe enceinte. Elle est envoyée au couvent de Roscrea où elle travaille dur tous les jours à la blanchisserie avec d’autres filles-mères. En compensation de son travail, elle a le droit de voir son fils Anthony une heure par jour. Mais trois ans plus tard, son fils lui est arraché pour être adopté par des Américains. Pendant toute sa vie, Philomena ne cesse de le chercher, en vain. Cinquante ans plus tard, elle rencontre un journaliste désabusé, Martin Sixmith, et le convainc de partir aux Etats-Unis pour l’aider à retrouver son fils.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Philomena n’a, à première vue, rien –ou peu de choses- d’un film optimiste sur les relations humaines. Les deux personnages principaux semblent tous les deux en proie à un pessimisme quant à l’existence, cependant ces deux formes de pessimismes sont radicalement différentes. Chez Philomena, le pessimisme d’exprime à travers ce qu’elle imagine sur Anthony et sur ce qu’il a pu devenir : « j’ai toujours peur que mon fils soit dans le besoin… Il pourrait être sans abri, malade drogué… Il pourrait être obèse ». Cette dernière crainte de Philomena sur son fils semble totalement désuète et amuse le spectateur autant que Martin Sixmith. Philomena, incarnée par Judi Dench, apparaît comme une femme très croyante, un peu naïve parfois, sincèrement gentille et n’ayant pas sa langue dans sa poche, ce qui donne lieu à plusieurs jeux de ping-pong verbal avec Martin lors de scènes de dialogues savoureuses.

 

Martin est quant à lui un personnage désabusé mais dévoué à Philomena et à sa mission d’écrire un livre sur son histoire. Il est agnostique et profondément pessimiste. Il s’agace quand Philomena dit à chaque personne qu’elle rencontre qu’elle est unique et merveilleuse : « Ce matin elle a dit à au moins douze personnes qu’elles étaient absolument uniques… Ca perd un peu de son sens, non ? ». Philomena et Martin, ont donc des visions radicalement différentes de la vie, mais vont toutefois rapidement s’apprécier, malgré quelques épisodes de désaccords houleux, notamment sur la religion.

 

***SPOILERS***

Au cours de leurs recherches aux Etats-Unis, Martin retrouve la trace d’Anthony sur internet, mais celui-ci est mort depuis huit ans. Il semble tout de même avoir eu une vie heureuse et une carrière politique brillante, en tant que conseiller de Reagan. Après cette découverte, Philomena est anéantie, mais cherche tout de même à savoir si son fils pensait parfois à elle. Elle découvre avec Martin qu’Anthony était homosexuel, ce qui ne la surprend nullement (« j’ai toujours su qu’Anthony était homosexuel ») ; sa réaction étonne beaucoup Martin. Lors d’une rencontre avec l’ex d’Anthony, Martin et Philomena apprennent qu’Anthony était déjà retourné en Irlande sur les traces de sa mère, et qu’au couvent de Roscrea les nonnes lui avaient menti en affirmant ignorer où était sa mère.

 

Après cette révélation, Philomena et Martin retournent à Roscrea en Irlande pour avoir des explications. Martin est furieux, prêt à lever la main sur la sœur fanatique responsable de la séparation et du mensonge, Philomena « ne veut pas faire d’histoires ». Elle pardonne la sœur, ce qui indigne Martin. A la fin, Philomena retrouve son fils, enterré dans le jardin du couvent de Roscrea, et l’on sent un profond soulagement en elle.

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***FIN DES SPOILERS***

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Philomena est un film très émouvant où l’on ne vient pas vous arracher des larmes à coups de musiques saturées de trémolos et de violons. En outre, le film ne tient pas un discours moralisateur sur l’Eglise, bien que le fanatisme soit pointé du doigt. Finalement, le message du film pourrait porter simplement sur la nécessité d’aller toujours de l’avant en évitant de ressasser le passé et en étant capable de voir des qualités en chaque personne. Malgré son histoire dramatique, Philomena est un film humaniste et porteur d’espoir, empreint d’un humour très léger.

 

 

 

Mathilde Bert

 

 

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