Pulp Vision
L'association des cinéphiles de Neoma Business School Rouen
Eytan Fox
un regard nouveau sur Israël
Eytan Fox est un réalisateur peu connu du grand
public. C’est bien dommage.
Qui est-il ? Né à New York en 1964, ses parents
émigrent en Israël, à Jérusalem, alors qu’il n’a
que 2 ans. Il fait son service militaire, comme
tous les jeunesen Israël - c’est une étape
obligatoire. Il rentre ensuite à l’Ecole de Cinéma
et de Télévision de Tel-Aviv. Ses réalisations sont
indissociables de son œuvre tant il y intègre des
éléments personnels : l’homosexualité est un vrai
moteur qui guide la plupartde ses films.
Dans les années 1980, la société israélienne est encore très intolérante vis-à-vis des homosexuels particulièrement dans l’armée israélienne. Yossi et Jagger (2005) narre l’histoire d’amour de deux soldats israéliens. Il réalise la suite en 2013 avec le film Yossi : le personnage principal a vieilli, il est maintenant cardiologue, sa vie est morose : il va tomber à nouveau amoureux d’un jeune soldat.
Dans Tu marcheras sur l’eau (2004), il évoque la
mémoire de la Shoah: un agent du Mossad Eyal
tente de traquer un ancien criminel de guerre nazi.
Pour cela, il va servir de guide à ses petit-fils, Axel et
Pia, cette dernière vivant dans un kibboutz.
Eytan Fox refuse de céder à la tentation
d’Hollywood :il insiste pour tourner en hébreu avec
des acteurs israéliens -il reprend d’ailleurs souvent les
mêmes acteurs comme Ohad Knoller.
En 2003, il réalise The Bubble. La bulle : telle est appelée Tel-Aviv, une ville lumière hors du temps où se mêlent rave party et attentats terroristes. Cette œuvre décrit le quotidien de trois jeunes israéliens. The Bubble mêle la légèreté des aspirations de la jeunesse de Tel-Aviv avec la gravité du conflit israélo-palestinien. En évitant les lieux communs, Eytan Fox va creuser les complexités des relations entre les communautés israéliennes et palestiniennes. Il est la voix de la gauche israélienne, plus ouverte à la Palestine.
Pour décrire le quotidien de Tel-Aviv, le réalisateur explique à un journaliste du Monde : « Nous sommes conscients politiquement, nous nous engageons. Mais nous voulons aussi trouver le meilleur cappuccino de la ville, aller au cinéma. Sans jamais cesser de penser au conflit. C'est ce que j'ai voulu montrer. Sans la bulle, la plupart des jeunes de Tel-Aviv quitteraient Israël. Ça fait si longtemps que ça dure, rien ne semble changer. Et il faut bien que nous vivions notre vie ».