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Boyhood est un pari sur le temps, un pari sur l’avenir. Le pari du réalisateur Richard Linklater, d’abord. Un film en temps réel: douze années de tournage condensées en trois heures ou presque. Le pari d’une mère célibataire, aussi, pleine d’espoirs pour ses enfants. Un récit aux images calmes mais d’une lucidité implacable. Le film n’est pas de ceux qui vous marquent par une scène qui se détacherait des autres. C’est un tout organique, une véritable oeuvre sur la famille, aux allures de documentaire.

 

Boyhood, c’est un éloge du temps qui passe, de la transmission d’une génération à une autre, qui mènent inévitablement à la nostalgie pour qui a eu une enfance banalement heureuse. Pas une nostalgie qui dit « c’était mieux avant », car on sait qu’on ne reviendra pas en arrière puisque tout meurt et s’efface, mais une nostalgie qui, tout en nous renvoyant notre finitude à la figure, nous rappelle combien il est beau d’exister et de grandir. Boyhood est un piège, l’illusion qu’on a encore le temps, que le moment viendra, avant de finalement se rendre compte que les douze dernières années de notre vie se sont écoulées en trois heures ou presque.

 

Robin Le Prêtre

Boyhoo

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