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Second Western de Tarantino, the Hateful Eight diffère de Django Unchained à bien des égards. Récemment on a appris que tous les films du maître appartenaient à un même univers.

 

Pour ceux qui n’auraient pas suivis :

En 1994, Pulp fiction remportait la palme d’or à Cannes : Mia Wallace (Uma Thurman) discutait du scénario de Kill Bill dans un restaurant ambiance 50’s avec Vincent Vega (John Travolta),  le frère Vic Vega (Michael Maddsen) dans Reservoir dogs. Neuf ans plus tard, sortait le premier volume de Kill Bill. Cette année, Tarantino annonce que « Kill Bill est tout à fait le genre de film que pourraient aller voir les personnages de Pulp Fiction ou de Reservoir Dogs ». Il y aurait ainsi un univers du « réel » dans lequel se trouve un univers fictif. The Hateful Eight, appartient à l’univers réel et entretient un lien avec 

L’argent et la société de consommation sont récurrents dans les films du réalisateur, on comprend donc aisément que sur le plan commercial, il est astucieux de présenter Les Huit Salopards sur une affiche comme « le 8ème film de Quentin Tarantino », même si je maintiens qu’il s’agit de son neuvième long-métrage puisque Kill Bill est scindé en deux parties.

Quoi qu’il en soit, sur les 2h47 de la version courte, il y a bien une heure où l’on regarde tomber la neige. Mais l’attente est nécessaire.

 

Le premier plan du film dure longtemps. Plusieurs minutes mêmes. Dans un paysage enneigé, un gros plan du visage d’un Christ de pierre s’éternise sur la musique géniale et inquiétante composée par Ennio Morricone. Progressivement la caméra s’éloigne du crucifix, et une diligence apparaît au dernier plan. Nous la suivons. La diligence est arrêtée en route par un inconnu condamné à mourir de froid s’il n’est pas secouru. Cet inconnu pas si inconnu que ça, est l’élément perturbateur. Son intervention modifie le destin de chacun des personnages. Tarantino nous endort avec ses dialogues interminables, comme il a l’habitude de le faire : Une criminelle doit être livrée pour être pendue, et 10 000 $ de récompense sont à recevoir… Le scénario classique d’un Western à première vue, évidemment, il n’en est rien.

 

Après l’arrivée de la diligence au refuge, on ressent progressivement que quelque chose semble inhabituel. Les propriétaires sont absents. Les personnages ne sont pas ce qu’ils prétendent être, ils ne nous disent pas tout. Arrive un moment où tout bascule. Et on entend presque Tarantino nous murmurer à l’oreille une parole démiurgique : « Que la violence soit ». Et effectivement, même si on est habitué aux effusions de sang au sein de son œuvre, ici l’hémoglobine coule à flots, certains plans en deviennent écœurants…

 

Et pourtant, le film reste excellent, l’étincelle géniale du cinéaste nous frappe lors de ce revirement qui arrache le spectateur d’un sommeil lentement installé. Tout fonctionne.

Le choix de la musique est encore remarquable. Les références à Reservoir Dogs, à Pulp Fiction, à Django Unchained (et plus subtilement à Inglorious Basterds comme vu précedemment) devraient réjouir les cinéphiles qui apprécient l’ensemble de l’œuvre de Quentin Tarantino :

 

A Reservoir Dogs, par son style de quasi huis-clos et de flash backs, à Pulp Fiction par sa structure divisée en chapitre, et dans une moindre mesure par sa narration non linéaire, et enfin à Django Unchained parce que c’est un western, qu’il neige, et que Samuel L. Jackson nous fascine par son jeu exceptionnel.

Dans la seconde partie du film, on a la sensation de plonger dans une nouvelle d’Agatha Christie, on essaie de savoir qui est celui qui tire les ficelles. Et comme à l’accoutumée, je vous jure que vous ne trouverez pas !

 

Une seule question se pose : qui l’emportera, et surtout qui survivra à ce carnage ?

 

 

 

Guillaume Luce

L'univers de Tarantino et The Hateful Eight

un autre film de Quentin Tarantino : Hicox « l’Anglais » (Tim Roth) incarne l’aïeul d’Archie Hicox (Michael Fassbender) dans Inglorious Basterds (2009). Aussi, si les intrigues des autres films ne semblent pas immédiatement proches, les éléments du décor comportent quelques similitudes des enseignes et marques fictives créées par le réalisateur, comme la chaîne de fast foods Hawaïens « Big Kahuna Burger » ou encore la marque de cigarettes Red Apple, toutes deux présentes dans Reservoir Dogs, Pulp Fiction, Une Nuit en Enfer, Groom service, et Boulevard de la mort.

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