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Twin Peaks : fire walk with me 

des rêves et des fantômes

Préquelle de la série Mystère à Twin Peaks, soap-opéra policier qui s’intéresse à la résolution du meurtre d’une lycéenne de 17 ans, le film Twin Peaks : fire walk with me raconte quant à lui les sept derniers jours de cette même lycéenne. Cette lycéenne, c’est Laura Palmer, une jeune fille perturbée menant une double-vie : le jour, elle est une étudiante modèle, la nuit, elle devient reine de la débauche au Bang-Bang bar où elle se livre à des orgies. Accro à la cocaïne que lui fournit Bobby, son voyou de petit ami, elle est souvent en proie à de violentes hallucinations.

 

Et c’est sans doute là le point le plus intéressant du film : les hallucinations, le mélange entre réalité et cauchemar. David Lynch accorde un soin tout particulier à représenter le rêve : visions déstructurées, apparitions de personnages inquiétants, voix modifiées, très gros plans sur des parties significatives du corps : les yeux, la bouche, et même la glotte. Il est parfois très difficile pour le spectateur de déterminer si la scène qu’il regarde est une hallucination de Laura ou non. Tous ces éléments accroissent l’angoisse du spectateur, pris, comme Laura Palmer, dans un étau qui se resserre de plus en plus sur lui, pour en fin de compte le broyer impitoyablement, dans un final grandiose qui le laissera sous le choc.

 

L’histoire se construit sur la révélation parcellaire, à la manière d’une énigme. Des objets  mystérieux et des personnages étranges apparaissent et disparaissent tout au long du film : une bague verte (magique ?), un nain qui parle d’une table en formica, un barbu dénommé Bob que Laura accuse de viol. Hallucinations ? Fantasmagorie ? Réalité ?

 

Film policier, film fantastique, film d’horreur : Twin Peaks est un film très complet (peut-être trop), ce qui ne rend pas sa compréhension facile, surtout si l’on n’a pas vu la série avant. La série permet d’introduire une vingtaine de personnages présents dans le film, entremêlant leurs histoires, leurs identités, alors que le film se concentre essentiellement sur Laura.

 

Twin Peaks : fire walk with me est tantôt lent, tantôt stroboscopique : pendant plus de deux heures, on se prend des claques et on aime ça. Claques visuelles, claques auditives, claques narratives. Inceste, drogue, schizophrénie, meurtre font de Twin Peaks un dédale sensoriel et perturbant.

 

 

 

 Mathilde Bert

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